5 confidences glanées dans l’envoûtante librairie du Blason à Aix, un été déconfiné…
Il n’est pas rare sur Il Court Mirabeau d’oser des petits sauts de puce vers la culture, et notamment les libraires que nous aimons mettre en valeur. Car l’aventure, le terroir sont des ingrédients essentiels de la littérature.
J’en ai profité, en ce début juillet pour recueillir les mots de Rita, libraire enthousiaste du Blason, et Stéphane, à Aix en Provence, une librairie à taille humaine aux ouvrages magiques et ensorcelants. L’occasion de 5 questions confidences pour prendre le pouls du secteur actuellement.

Comment se passe le déconfinement dans votre librairie aixoise ?
Niveau dé-confinement, après deux mois de réouverture, nous pouvons dire avoir repris le rythme de croisière, malgré la semaine des quatre jours adoptée depuis le 2 juin : nos clients se sont adaptés très facilement.
Nous avions, Stéphan (employé à temps partiel) et moi commencé à ouvrir uniquement trois jours durant le mois de mai, afin que nous soyons systématiquement tous les deux pour accueillir les lecteurs dans les meilleures conditions, contraintes sanitaires obligent.Dès notre reprise, nous avons eu la chance de revoir nos clients fidèles ainsi que de nouveaux, ce qui ne gâche rien !

Qu’est-ce qu’on peut y trouver de particulier comme ouvrages ?
Depuis de nombreuses années, dix-neuf en ce qui me concerne, plus vingt autres du temps de mon prédécesseur, la librairie Le Blason est spécialisée sur la Provence, dans quelque rayon que ce soit : littérature, histoire, patrimoine, langue d’oc, visites, randonnées, faune, flore, gastronomie, etc…
Grâce à cette spécificité, nous proposons des ouvrages qui ne se trouvent pas forcément chez nos collègues généralistes. L’espace, petit mais bien agencé, permet ainsi de mettre en avant une large sélection de livres concernant la région. Depuis quelques mois, toutefois, pour répondre à une demande croissante, nous avons élargi notre choix à plus de diversité (littérature générale, polars, environnement…).
L’évasion peut passer par les reportages (petit cocorico à Il Court Mirabeau) mais aussi par les romans (comme dans votre librairie)… selon vous, pourquoi les gens ont autant besoin d’évasion en ce moment ? Que viennent-ils chercher en priorité depuis le 11 mai dernier ?
Il me semble que le besoin d’évasion ne date pas d’aujourd’hui ! Le propre de la lecture, c’est de sortir de son quotidien, de changer de peau, d’époque, de lieu, de vie, ressentir des émotions fortes…
Voyager loin par l’imagination et quelquefois, selon la lecture, faire aussi un voyage intérieur… Et tout ça à moindre frais !
Depuis le 11 mai, il est vrai que les demandes sont très orientées sur les livres « légers », optimistes, avec une fin heureuse ! Paradoxalement, nous avons aussi énormément vendu de livres sur la peste, des romans (Camus, Giono, Leydet), de l’histoire et des essais (Marseille, ville morte / Un homme, un navire, la peste de 1720) ou encore des bandes dessinées (Les pestiférés). Heureusement, j’avais anticipé ces titres auprès de mes représentants avant la réouverture ! Ceci-dit, nous constatons que reprennent des ventes plus variées depuis quelques jours; plusieurs nouveautés aiguisent la curiosité des lecteurs !

Comment les écrivains avec qui vous êtes en contact, ont abordé cette période particulière que nous venons de vivre ?
Les réactions sont diverses. Rappelons que l’écrivain est un être humain comme les autres et que sa sensibilité peut être malmenée, comme pour nous, dans la période que nous traversons.
Si pour certains, cela a exacerbé la plume et excité l’imagination, pour d’autres, ça a plutôt été la sidération qui a pris le dessus. Dans ce dernier cas, la page blanche reste blanche. Il y a eu quand même eu une oeuvre collective qui a réuni quarante auteurs autour d’une bonne action : « Voyages immobiles en temps de confinement » dont les droits seront reversés au profit des soignants de la Timone, s’occupant des enfants malades.
Quels sont les 3 livres coups de cœur de l’été, dont le thème serait : « S’aventurer en Provence »… ?
Geneviève Blanc « Et si l’Estaque m’était contée ?» où l’anecdote côtoie les reproductions d’oeuvres diverses dont l’Estaque est le motif; Jean-Paul Florentino « Du côté des desserts de mon enfance »( Ed. Gaussen) dans lequel l’auteur nous invite à une promenade gourmande à travers les territoires de son enfance; René Frégni « Des vivants au prix des morts »(Folio), par le biais d’un polar, l’intrigue nous fait traverser la région de Marseille à Manosque.
Librairie Le Blason : 2 Rue Jacques de la Roque, 13100 Aix-en-Provence

Et si vous voyagiez dans votre propre région en Provence ? Il Court Mirabeau, c’est votre premier quotidien digital, consacré aux aventures et terroirs de Provence. Pour les locaux. Par un local : Idées sorties hors des sentiers battus, reportages dépaysants, immersions uniques, conseils faciles pour voyager local, webséries créatives, et actualités liées au tourisme local… Dépaysez-vous à 2 pas de chez vous !