Dans l’océan du ciel indigo, Nyons crépite.
Vite ! Profitons, avant que le couvre-feu s’invite,
A vous décrire ce lieu dont l’imagination boue dans la marmite.
Je pose un pied sur le pont, face à la silencieuse dynamite…
… Qui prend corps dans mon esprit
L’émotion se lit sur le visage des façades d’un rose inouï.
18h goûte avec le soleil qui vire à l’Ouest,
Dernières mignardises de lumières célestes
Nyons en récolte tous les fruits
Je croise quelques passants masqués
Le regard attendri, plongé vers les collines cuivrées.
Sont-ils là pour jouir du peu de liberté qu’il reste ?
S’offrir une tapenade dans les travées modestes ?
Qu’importe, chacun savoure. Chaque goutte de paysage.
Une pluie de décors.
Les couleurs chaudes, s’offrent un cortège, une kermesse.
Dans les petits jardins de brocantes, au petit dehors.
D’un fin de jour automnal, je perçois l’ivresse
Que doivent sentir les façades qui s’offrent des écharpes d’or.
Une sorte de shopping pour elles, sous forme de nimbes éphémères.
Dans ce paysage ensorcelant, Nyons semble un îlot en pleine mer.
La brume, venue des Alpes, pianote au loin, la nuit approche.
Les rayons jouent un dernier round et s’accroche.
C’est l’heure des derniers moments avant de plier le regard.
Plisser dans un coin de souvenirs, ces boulevards.
Entre plaines et les premiers frissons des montagnes.
Nyons se couche tôt.
Pour éviter les fléaux.
Voir ce coucher de soleil n’en reste pas moins un délicieux cadeau.